C’est un bon projet de campagne pour ceux qui veulent présider aux destinées du Gicam, argumente Perrial Nyodog… Un point marqué par le think do tank The Okwelians de maître Jacques Jonathan Nyemb, qui réussit progressivement à installer dans un débat inaudible de pour ou contre la fusion, une troisième voix, le thème de la refondation du patronat.
Jour après jour, le débat sur la refondation du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) gagne en sympathie au sein de l’opinion, du monde universitaire et surtout dans les milieux d’affaires. Les tenants de ce débat se sont certainement frotter les mains le week-end dernier en écoutant le premier vice-président de Entreprises du Cameroun (Ecam), Jean Perrial Nyodog, admettre, sur un plateau de talk-show organisé par la chaine Canal 2 International, que l’idée d’une refondation de la principale organisation patronale du pays peut même « faire l’objet de base de campagne électorale pour ceux qui veulent présider aux destinées du Gicam ».
Pour les tenants de la refondation, c’est encore plus une victoire parce que c’est la toute première fois qu’un des principaux responsables de Ecam trouve cette idée séduisante. Jusqu’à présent dans le débat public, Ecam, sans l’avouer, s’est toujours préoccupé de vanter la fusion en cours avec le Gicam tout en évitant soigneusement la question sur la refondation. Cette position est loin d’être futile. Au contraire. Car plusieurs experts croient que la fusion entre le Gicam et Ecam, qui cristallise actuellement l’actualité doit être remplacée par le débat sur la refondation.
« Le vrai débat c’est celui de la refondation du patronat camerounais, c’est là le vrai enjeu. La fusion en elle-même peut être une étape anecdotique et pire, elle peut créer d’autres scissions à l’intérieur du Gicam », a tenu à expliquer l’universitaire Richard Makon, lui aussi invité par Canal 2 International le week-end dernier.
L’armure de la fusion a-t-elle fendu au point où des cadres de ECam commencent déjà à encourager la refondation ? C’est tout comme. Un point marqué par le think do tank The Okwelians de l’avocat d’affaires Jacques Jonathan Nyemb. Cet administrateur du Gicam est le principal apôtre de la refondation. Il souhaite que ce débat s’impose pendant la campagne pour l’élection du prochain président du Gicam au mois de décembre prochain. Et en croire quelque uns de ses proches, cet objectif est loin d’être une fantaisie de patron mais un nécessité censée sauver le Gicam, qui après 66 ans d’existence doit faire le choix entre opérer un changement en profondeur ou mourir à petit feu.
C’est donc pour sauver cette organisation patronale et au delà l’ensemble du patronat camerounais, que The Okwelians a entrepris d’organiser un cycle d’ateliers sur le thème « Refonder le patronat ». L’atelier inaugural a eu lieu le 30 mai dernier dans un hôtel de Yaoundé. Un rendez-vous pendant lequel plusieurs idées ont été jetées sur la table des propositions de la refondation : amélioration de la capacité statistique du patronat, ainsi que de sa valeur ajoutée intellectuelle sans oublier l’acquisition de meilleures compétences techniques…
Le prochain atelier se tiendra le 24 juin prochain dans la ville de Bana, dans la région de l’Ouest, sur le thème « Repenser la représentativité des organisations patronales au cœur de l’économie camerounaise ».