S’il n’y a pas dissolution du Gicam avant décembre, le président – Célestin Tawamba – doit quitter son poste puisqu’il doit avoir une élection … après deux mandats de trois ans chacun, il doit normalement passer la main, comme l’exige les textes. Mais si le Gicam est dissout et remplacer par une nouvelle centrale patronale, il peut à nouveau se présenter pour un troisième mandat.
Le 11 juillet dernier, Célestin Tawamba plastronnait après le vote des patrons, à 73,7 % en faveur de la fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam). C’est le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) qui a porté ce dossier de fusion qui doit déboucher sur la création d’une nouvelle centrale patronale. Mais ce que Célestin Tawamba n’avait pas prévu dans ses plans c’est que ce vote allait finalement déboucher sur un cul de sac.
Voilà plus de deux mois que ce projet de fusion est au point mort. Pour cause, Célestin Tawamba ne peut pas envisager la nouvelle centrale patronale pour laquelle il est allé chercher le vote des membres du Gicam sans avoir au préalable dissout le Gicam, comme l’exige les textes en vigueur. En règle normale, il doit convoquer une assemblée générale de dissolution en l’emporter cette fois avec 75 % des votes. Une gageure, si on en croit des voix internes au Gicam.
« Cette assemblée générale de dissolution aurait déjà dû être convoquée. On est hors délais », explique notre source sous le sceau de l’anonymat. Elle ajoute presque aussitôt : « s’il n’y a pas dissolution du Gicam avant décembre, le président – Célestin Tawamba – doit quitter son poste puisqu’il doit avoir une élection ».
Cette dernière option est inenvisageable pour Célestin Tawamba, qui cache mal son envie de rester le patron des patrons. D’ailleurs le projet de fusion avec Ecam a toujours été présenté par ses adversaires comme le subterfuge qui lui permettait de rester en place. Pour bien comprendre, il faut noter qu’après deux mandats de trois ans chacun, Célestin Tawamba doit normalement passer la main, comme l’exige les textes. Mais si le Gicam est dissout et remplacer par une nouvelle centrale patronale, il peut à nouveau se présenter.
En attendant de trouver la parade, Célestin Tawamba a choisi de parer au plus pressé en prolongeant la durée de son mandat pour annuler l’élection de décembre. C’est du moins ce que croit savoir une voix autorisée au Gicam. Notre interlocuteur anonyme fait savoir que le patron des patrons a convoqué un conseil d’administration pour convaincre les administrateurs du Gicam soit d’acter le prolongement de son mandat, soit d’amorcer un autre passage en force pour la validation de son projet de fusion taillé probablement pour un troisième mandat. Ce qui, de toutes évidences, va passer comme une lettre à la poste puisque la majorité des administrateurs lui sont favorables ou craignent d’être mis à l’écart.