Un jeune géostratége camerounais explique en détail le phénomène d’agression à la mode sur nos axes routiers et développe les solutions pour faire face à ce phénomène naissant de nature à mettre en mal la sécurité intérieure du pays. Lire à la suite ses analyses…
Par Charly KENGNE
Dans un communiqué rendu public le lundi 13 mars 2023, Cerises Express VIP informe les camerounais qu’il a été victime d’une attaque au projectile, à quelques encablures de la ville d’Edéa. Le bus était en direction de la ville de Douala. Heureusement que cette attaque n’a pas causée de pertes en vie humaine, mais quelques dégâts mineures. « Ce projectile de plusieurs kilogrammes et dont l’objectif semblait être d’atteindre le chauffeur et ainsi conduire à un accident mortel catastrophique n’a pas pu causer d’autres dégâts que la perforation du pare-brise, des blessures légères de notre chauffeur ainsi que l’immobilisation temporaire du bus avec ses passagers traumatisés ».
I- Y AURAIT-IL UNE RAISON D’AVOIR PEUR À L’INTÉRIEUR DU PAYS À LA SUITE D’UN TEL PHÉNOMÈNE ?
Il faut rappeler aux uns et aux autres que tout État dans le monde fonctionne en intégrant la composante « MENACE » d’où l’existence des « FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ » pour répondre efficacement aux différentes menaces transgenres qui pourraient provenir soit de l’intérieur du pays ( qui oblige la réponse des forces de première et de deuxième catégorie telle que la Police et la gendarmerie) comme de l’extérieur du pays ( Armée).
Maintenant dans le cas échéant, la menace est interne, se rapprochant d’un acte intentionnel et donc « CRIMINEL ». C’est dire que nous sommes là dans un cas de « CRIMINOLOGIE ». En criminologie, vous avez ce qu’on appelle le « TRIANGLE DU CRIME » qui intègre trois (03) composantes pour qu’un crime soit posé :
1- LE DÉSIR
2- LA MOTIVATION
3- L’OPPORTUNITÉ
Les deux (02) premiers étant des facteurs intrinsèques à l’homme, elles ne peuvent être empêchées. Et donc la seule solution pour l’agent de sécurité d’empêcher un crime de se réaliser, c’est de réduire au maximum les opportunités qui s’offrent aux criminels pour passer à l’acte. Comme pour dire que qu’ils seraient naïfs de penser qu’on pourra empêcher pareils actes criminels sur nos routes par contre, les forces de sécurité devront travailler à réduire au maximum les opportunités qui s’offrent aux criminels pour perpétrer pareils actes.
II- CE PHÉNOMÈNE PEUT-IL GRANDIR ET DEVENIR UNE MENACE POUR LA SÉCURITÉ DU PAYS ?
Il faut dire ici que si les réponses apportées à ce phénomène ne questionnent pas les causes profondes du problème, il n’est pas exclu de voir pareil phénomène se nationaliser et prendre de l’ampleur.
Lorsque je parle de l’analyse des causes profondes du problème, j’intègre ici trois grandes réalités qui concourent à l’analyse objective de cette situation.
1- LES RÉALITÉS SÉCURITAIRES
La situation sécuritaire du Pays aujourd’hui avec pratiquement sept (07) région sur dix(10) en crise.
Les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest avec la menace terroriste et sécessionniste Ambazoniennes qui impactent les régions du Littoral et de l’ouest
Les régions de l’Adamaoua, du Nord et du Grand Nord avec la menace Boko Haram.
Et enfin la Région de l’Est avec la menace Anti balaka et Seleka, MLC ( Mouvement de Libération du Cameroun).
Ce qui fait un total de huit (08) régions sur dix (10) qui sont en situation d’insécurité ou de crise. Avec comme particularité la question « DES DÉPLACÉS INTERNES » ou même encore celles des « RÉFUGIÉS CENTRAFRICAINS » dans le cas spécifique de la région de l’Est. Des déplacés internes comme des réfugiés qui s’ils ne sont pas suivis ou pris en charge deviennent immédiatement des menaces pour la sécurité interne du pays parceque certains pour survivre pourraient rentrer dans le Grand banditisme, le vol, braquages et autres… Simplement pour se nourrir.
2- RÉALITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES
Le contexte socio-économique Camerounais marqué par une augmentation du pouvoir d’achat, le niveau de vie de plus en plus élevé, la vie chère, les diplômés au chômage, la création de sous métier de plus en plus lié au secteur informel, un SMIG qui est le plus bas de la sous région, tant de choses qui risquent nous conduire dans les jours à venir si ce n’est déjà le cas à une augmentation des actes liés à l’insécurité ou au grand banditisme simplement parceque les populations n’arrivent véritablement plus à joindre les deux bouts.
3- LES RÉALITÉS SOCIOPOLITIQUES
Sur le plan sociopolitique, il faut comprendre que le Cameroun depuis les élections présidentielles d’octobre 2018 traverse une crise sociopolitique dans laquelle un certain nombre d’acteurs ou d’entrepreneurs politiques instrumentalisent les masses ( qu’il faut le rappeler souffrent de biens de maux sociaux ) de nature à multiplier les actes d’incivisme, de troubles à l’ordre public ou de désobéissance civique.
III- COMMENT Y FAIRE FACE À CE PHÉNOMÈNE SUR NOS GRANDS AXES ROUTIERS ?
Rappelons déjà que ce qui nous sert d’axe lourd aujourd’hui en réalité ne sont pas des « AUTOROUTES » mais plutôt des « NATIONALE » ce qui rend complexe la surveillance de pareils tronçons routiers.
Oui , je pense à mon humble avis que les mesures prises jusqu’ici par le Gouverneur de la Région du Littoral sont bonnes mais à ça on pourrait ajouter également :
1- Au-delà des patrouilles mixtes ( Police, Gendarmerie) sur ses tronçons, il faut renforcer les effectifs de nos éléments déjà au niveau des Commissariats et Brigades qui jonchent ce tronçon.
2- La priorité doit être mise sur les unités motorisées tant de la Police que de la gendarmerie au niveau des Commissariats et Brigades des grandes villes le long de ce tronçon routier pour faciliter les patrouilles de jours comme de nuit.
3- En plus des CHECK POINT aux différentes entrées et sorties des villes , il faut en ajouter le long de ce tronçon routier avec des unités mobiles et motorisées capables de se déployer en cas de signal d’alerte lancé par les automobilistes ou piétons.
4- Il faut terminer le chantier de construction de l’autoroute Douala -Yaounde et multiplier pareils chantiers de construction des autoroutes pour relier nos grandes villes du pays, parcequ’il est plus facile de surveiller ou de contrôler une autoroute qu’une Nationale simplement en y mettant des « CHECK POINT », RENFORÇANT L’ÉCLAIRAGE AVEC LA MISE EN PLACE DES CAMÉRAS DE SURVEILLANCE ou CCTV reliées à un PC ( Poste de Contrôle) qui surveillera l’activité du trafic ou le flux à partir de leurs écrans.
– Aux moindres problèmes observées ou attaques , prévoir une unité mobile d’intervention au PC Capable d’intervenir de jour comme de nuit.